Un premier facteur caractérise
les arts numériques : l'interactivité
Il faut faire la distinction entre l’art qui utilise le numérique comme simple outil pour créer des objets – photographie, impression, sculpture ou musique – et l’art qui l’utilise comme médium à part entière.
Dans ce second cas, l’œuvre est produite, stockée et présentée uniquement sous format numérique et en exploite le potentiel interactif ou participatif.
Un premier facteur caractérise les arts numériques : l’interactivité.
Alors que les œuvres d’art « classiques » (peinture, sculpture...) restaient statiques, soumises au seul regard contemplatif du spectateur, les œuvres d’art « technologiques » privilégient d’autres sens : en particulier le toucher, ainsi que la gestuelle.
L’artiste n’est plus l’unique « créateur » de l’œuvre mais souvent le médiateur ou l’animateur des interactions entre le public et celle-ci.
« Une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l'histoire. » C'est ainsi que la définissait en 1435 Leon Battista Alberti dans son traité De Pictura.
Parallèle dans lequel se retrouve notre browser et bien évidemment nos réseaux sociaux.
Cette pièce utilise le second cas, elle est connectée à Twitter, en cela, le tweet n’est que porteur, à petite échelle, et l’extraire de son sens originel afin de l’utiliser dans un but unique, celui de faire apparaître encore et toujours le même aphorisme.
Le programme va chercher chaque mot individuellement, dans le flot du network, ce qui n’avait qu’un sens défini par l’utilisateur prend alors la propriété dictée par l’artiste.
Et ainsi de suite, en utilisant chaque tweet, une brique, afin de construire un mur visuel permettant la lecture de la sentence sur cette fenêtre qu’est le site.
Ce cercle interactif témoigne le nouveau langage de nos pairs, celui d’internet où l’on peut y trouver les antipodes, aussi bien y déclarer sa flamme que sa haine et cela en 340 caractères.
Tout ça créant un flot continu, un tissus communicatif autour d’un maillage de followers.